Comment nettoyer son matériel vinicole ?
En cette période de vendange, revenir sur certaines bonnes pratiques ou faire un rappel évite parfois quelques bêtises. Le matériel vinicole comme les pressoirs, les pompes à vin, à vendange, les égrappoirs et la cuverie ont besoin d’un nettoyage régulier afin d’éviter la formation de mauvais goût dans le processus d’élaboration du vin. Dans cet article, nous n’aborderons pas le matériel vinicole conçu à partir de bois et des diverses déclinaisons de futaille. En revanche, des conseils de protection pour l’utilisation des produits de nettoyage du matériel vinicole sont donnés.
Nettoyer rigoureusement le matériel vinicole de récolte
Le matériel vinicole de réception de la vendange comme la table de tri, l’érafloir et le pressoir doit faire l’objet d’une attention rigoureuse. En effet, ce matériel vinicole comporte très souvent des zones difficiles d’accès, qu’il faut veiller à démonter afin d’être entretenues correctement. Ainsi, une fois, les éléments mobiles sortis sur les érafloirs, la cage et le hérisson démontés doivent être rincés. Le lavage est d’abord effectué à grande eau potable, jusqu’à obtention d’une propreté visuelle.
Ensuite, une fois par semaine ou à chaque période d’arrêt, la désinfection avec des produits moussants alcalin, chloré ou mélange alcalin/péroxyde par pulvérisation doit être appliquée. Il existe, également, la désinfection à l’aide de produits à base d’alcool sans rinçage ce qui permet de gagner beaucoup de temps.
Les matériels vinicoles en acier revêtu comme les conquets ne doivent pas être nettoyés à haute pression. Tout comme les écarts de température importants sont à proscrire si l’on passe de l’eau froide à l’eau chaude, la température ne doit pas dépasser 40 °C. Enfin, éviter les détergents alcalins forts comme la soude et la potasse qui détériorent les peintures et privilégier les nettoyants conseillés par les constructeurs.
La tuyauterie du transfert de la vendange
Démonter les vannes et les tuyauteries régulièrement. Les rincer tous les soirs par circuits. Et les détartrer, puis les désinfecter régulièrement en régime turbulent, surtout lors des arrêts prolongés de fonctionnement.
Les pompes à piston
L’espace clos sous la cloche est au niveau des pistons, du coup des résidus de moûts et d’eau s’y logent. Régulièrement, démonter la pompe et la faire tremper avec des produits de dérougissage, et de désinfection, puis brosser soigneusement toutes les parties.
Récurer la cuverie et son petit matériel vinicole
L’entretien de la cuverie en fonction de sa composition ne s’effectue pas de la même façon si le revêtement est inox, époxy, béton, bois. Mais, le rinçage à l’eau avant toute application de produits chimiques est le point commun à toute démarche d’entretien. L’inconvénient sur la cuverie c’est le tartre. Au-dessus de 1 millimètre d’épaisseur, il empêche les produits nettoyants et désinfectants d’agir. C’est pourquoi, après avoir rincé la cuverie, un détartrage est nécessaire suivi d’une désinfection.
Les vannes, surtout celles à boule, les robinets de dégustations, les jauges, les dômes, les soudures et les contours de porte sont des points à surveiller car ils sont difficiles à récurer. Ce sont de vrais nids à *** et donc à risque sur le plan microbiologique. Les démonter et les mettre à tremper dans une solution désinfectante inhibe leur développement.
L’application de produits de désinfection par pulvérisation depuis l’intérieur de la cuve est à proscrire. C’est en circuit fermé que le nettoyage doit être fait. Tout le matériel utilisé pour la cuverie se voit être compatible avec un usage alimentaire et ne doit en aucun cas servir au nettoyage des sols.
Nettoyer le matériel vinicole de conditionnement
L’étape du nettoyage engendre un besoin de grande quantité d’eau disponible. La filière vin a identifié les flux et la qualité des eaux au sein des caves. Par conséquent, la qualité de ces eaux de prélavage, lavage ou rinçage pourrait envisager la possibilité d’être recyclé pour alimenter d’autres opérations. Ce qui serait un réel progrès pour récupérer les eaux utilisées lors du nettoyage du matériel vinicole de conditionnement. Les filtres, les tireuses et les boucheuses sont sensibles aux germes. Les becs de tirage, le système de dépression des remplisseuses et boucheuses, la tuyauterie et les joints doivent être nettoyés en circuit de mise sous vide à l’eau d’eau potable et stérile. La tireuse se rince juste après son utilisation. Et la détartrer et la désinfecter à l’eau chaude ou à l’aide de produits alcalins en circuit et régime turbulent est relativement conseillé. Il faut éviter les produits moussants, car ils se rinçent difficilement. Le mieux c’est de remplir les circuits avec une solution désinfectante et de la laisser agir toute une nuit. Les dépôts de poussière de liège de la boucheuse doivent être dépoussiérés de la trémie à bouchon avec de l’alcool. Suivi d’un nettoyage à l’eau chaude, en veillant à la sensibilité des caoutchoucs à l’eau bouillante.
Conseils de protection pour nettoyer le matériel vinicole
Parfois, dans le feu de l’action, on oublie l’équipement approprié pour se protéger et prévenir les risques de pollution. Du coup, faire une mise au point des dispositions à prendre pour s’assurer des meilleures conditions lors de l’entretien du matériel vinicole est toujours utile. Même si ces dispositions sont généralement appliqués, voici les 9 points à vérifier :
- 1/ Le port de gants non usés et ajustés à la bonne taille pour limiter le contact de la peau avec les substances agressives et irritantes.
- 2/ La mise à disposition de lunettes pour protéger les yeux, des éventuelles projections de substance intolérantes.
- 3/ La fourniture d’eau froide et chaude est nécessaire.
- 4/ Le mélange de certains produits de nettoyage doit se faire avec attention en fonction des caractéristiques des substances et des surfaces.
- 5/ Le respect du sens du nettoyage, du plus propre au plus sale et du haut vers le bas.
- 6/ L’entretien régulier des éponges, des lavettes, des balles de nettoyage et des serpillières.
- 7/ L’utilisation unique de produits agréés pour l’usage alimentaire.
- 8/ L’aération lors de l’utilisation de produits suffocants.
- 9/ La mise en place de bacs de rétention destinés à éviter le risque de pollution.
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